Dimanche 4 Septembre 2011

04/09/2011 07:00

                          23e DIMANCHE        A

Frères et sœurs, c’est la rentrée :

-          rentrée scolaire : la publicité ne nous épargne pas

-          rentrée économique, politique

-          rentrée fracassante sur le plan internationale avec le printemps arabe et la crise

-          mais aussi rentrée paroissiale et celle des catéchistes : c’est le retour après la dispersion des vacan-ces.

Attention, la rentrée ne veut pas dire « rentrer dans nos vieilles habitudes, rentrer en nous-même » ou bien « recommencer comme on a toujours fait », ça veut dire : « On repart ».

 

               Dans la Bible, le Seigneur ne cesse de dire :

-          à ceux qu’il met à son travail : « Pars…Mets-toi en route vers un pays nouveau ».

-          à Moïse : « Pars libérer tes frères ».

-          à Abraham : « Mets-toi en route maintenant vers un pays que je te montrerai ».

-          aux apôtres, Jésus dit : » Allez, enseignez toutes les nations. Venez, suivez-moi ».

Il faut donc que cette nouvelle année (car c’est bien en septembre/octobre que se situe le véritable nouvel an) soit marquée par un nouveau départ de notre vie chrétienne, de notre vie paroissiale, dans la vie de l’Eglise .

 

               Nous avons toujours et sans cesse besoin de nous convertir. Notre communauté a besoin de se convertir, c’est-à-dire de se rénover, de se transformer pour vivre davantage à l’image de Jésus .

Souvenez-vous du geste du Pape Jean XXIII, quand certains employés du Vatican lui demandaient à quoi servirait le Concile Vatican II : il s’approcha de la fenêtre de son bureau et l’ouvrit toute grande en disant :

« Nous avons besoin d’ouvrir l’Eglise au grand vent de l’esprit pour qu’il la réveille et la ressuscite ».

Eh bien ! les textes de la messe nous disent aujourd’hui dans quel sens nous devons nous convertir et  ou-vrir notre communauté chrétienne et nous ouvrir nous-mêmes au grand vent de l’Esprit Saint.

 

               Nous venons d’écouter l’évangile : il nous rappelle d’abord que l’on n’est pas chrétien chacun pour soi, pour sauver son âme, mais que nous sommes tous responsables les uns des autres. C’est une idée qui n’est pas encore rentrée dans nos mentalités chrétiennes, encore trop individuelles, encore trop centrées sur une vie chrétienne personnelle et individualisée.

Chaque chrétien est tributaire d’une communauté qui le détruit ou le construit et chaque communauté est, tributaire de chacun de ses membres : si un membre est malade dans le corps, c’est le corps tout en-tier qui souffre et c’est le corps tout entier qui doit le secourir. Or, il faut nous le rappeler aujourd’hui : nous tous membres les uns des autres, car tous membres du Christ, nous sommes donc tous responsables de notre communauté chrétienne ;

 

               En ces jours de rentrée, frères et sœurs, il est bon de le redire : vous devenez tous responsables de votre paroisse, de votre équipe de Rosaire, de votre Légion de Marie, de votre équipe de catéchisme, de votre chorale, de votre…, des servants d’autel, des lecteurs. Vous ne pouvez pas tirer votre épingle du jeu, en disant : « Moi, je veux bien faire partie de la communauté chrétienne, à condition que l’on ne me demande rien ! à condition de n’être qu’un consommateur, un spectateur ! Je veux bien utiliser la paroisse mais je ne veux pas que la paroisse m’utilise ».

Je me mets en marge de la communauté : profitant de ses avantages, tirant les marrons du feu, mais sans m’engager moi-même au service des autres.

 

               Tous, nous avons un rôle à jouer dans notre paroisse. Réfléchissez pour savoir à quel rôle nous sommes responsables de notre communauté chrétienne et pas seulement le prêtre.

                                                                                                

Celui qui se défile et a peur de s’engager dans l’action des chrétiens, est un poids dans cette communauté. Il faut le tirer, si encore il accepte d’avancer ! Mais celui qui joue bien son rôle dans la paroisse  élève et fait grandir toute la communauté. Cette dernière a besoin de tous ses membres pour vivre et rayonner. Elle ne peut pas se replier sur elle-même. Jésus disait un jour : »Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes ».

 

               Réfléchissez : il y a dans nos quartiers, beaucoup de gens qui ne viennent pas à l’Eglise, pour toutes sortes de raisons. Nous n’avons pas à les juger. Le Seigneur, lui-même, ne les juge pas ; bien au con-traire, le Seigneur les aime et les attire à lui. Souvent, ils ne se sentent pas attirés vers l’Eglise ; Pourquoi ?

Peut-être un peu parce qu’ils ne reconnaissent pas dans notre communauté chrétienne ce visage de Jésus, son visage d’accueil, d’amour, de miséricorde, de bonté, de tolérance et de compréhension.

 

               Le Seigneur vient de nous rappeler dans l’évangile :

« Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux ».

Quand nous sommes là, dans cette Eglise, réunis au nom de Jésus, rassemblés ici pour l’Eucharistie : Il est là , au milieu de nous ! Il faudrait que ça se sente davantage par la ferveur de notre prière et de nos chants. Et quand, à la fin de la messe, nous nous retrouvons ensuite parmi nos voisins et nos amis au fond de l’Egli-se ou sur le perron, il faudrait  que cette présence  de Jésus  se manifeste  par nos regards joyeux, notre écoute les uns des autres, cette chaleur de communication qui éclaire et qui réchauffe et qui doit attirer ceux que nous rencontrons.

 

               Mon attention avait été attirée à la sortie des messes par une personne qui était toujours dans la zone des bénitiers, à la fin des offices, mais que je ne voyais jamais ni à droite ni à gauche de l’église pen-dant la liturgie. Un jour, j’ai été lui demander :

« Où êtes-vous pendant la messe ? »

Et il me répondit :

« Mon Père, je ne suis pas là pendant la messe, parce que ça me paraît trop figé, mais je suis toujours là, à la sortie parce que j’y rencontre des amis. »

 

               Peut-être, un jour, ce monsieur, montera-t-il un peu plus haut dans l’église et rencontrera : joie, amitié, compréhension en se rapprochant de l’autel. Un jour, il quittera la zone des bénitiers .

Toi, à ton tour, cette année, seras-tu chrétien des bénitiers ou chrétien de l’autel ?

 

               C’est tellement agréable de pouvoir se dire :

« Je ne dois rien à personne, je n’ai aucune dette. Je suis quitte ! »

Eh bien ! Dieu nous dit aujourd’hui :

« Non, tu n’es jamais quitte, même si tu n’as aucune dette d’argent, tu as toujours une dette d’amour envers tous ceux que tu rencontres chaque jour » : cette dette d’amour mutuel, dont nous parlait St-Paul dans la 2e lecture.

 

               Dette d’amour ? Qu’est-ce à dire ? Rendre service, partager, accueillir, se vouloir solidaire de ceux qui ont des problèmes, donner, se donner, pardonner, ramener la paix, redonner confiance et espérance?

Et cela nous ramène à la 1e lecture : celle du livre d’Ezechiel où Dieu disait au prophète :

« Je fais de toi, un guetteur pour mon peuple ».

Ceci vaut pour nous, tous les samedis et tous les dimanches, à l’Eucharistie. Un guetteur, c’est celui qui fait le guet, qui est attentif à ce qui se passe autour de lui et dans le monde : « Il fait de toi, un guetteur ».

 

               En cette reprise d’année, que chacun de vous se pose loyalement cette question : » Que vais-je faire cette année pour être un membre bien vivant et actif de ma communauté chrétienne ? »

                                                                                            AMEN